PAR ANAÏS GINGRAS – AGRONOMIE
Tel était le thème du 5e Colloque agronomique, agroéconomique et agroenvironnemental tenu le 24 janvier dernier. Cette journée de conférence, organisée par cinq étudiantes du Comtois, fut particulièrement intéressante cette année.
La première conférencière, Mme Céline Vaneeckhaute, a présenté « Récupération et recyclage des ressources en milieu agricole : Vers une économie circulaire ». Cette conférence portait sur la valorisation des déchets en ville, notamment par la construction d’un biométhaniseur. L’enseignante du département de génie chimique a discuté de l’intérêt de la biométhanisation et du compostage. En effet, il est possible de produire, à partir à nos déchets organiques, du biogaz dans un réacteur avec comme sous-produit le digestat. Riche en nutriments, le digestat est actuellement étudié afin d’en faire un bioengrais. Il serait alors possible de produire des sulfates d’ammonium dans la province. Considérant que la ville de Québec a annoncé la construction d’un centre de biométhanisation dans l’arrondissement de La Cité-Limoilou, les résultats de ces recherches seront bientôt mis en pratique. Avec des investissements de 124,5 M$, le projet pourrait permettre de valoriser localement les résidus alimentaires et les boues municipales en plus de réduire les odeurs et les pertes d’éléments organiques dans les sites d’enfouissement (Ville de Québec, 2019).
Rémy Lambert, quant à lui a proposé une présentation concernant « Les appellations réservées au Québec un outil de différentiation encore peu connu ». Le professeur de la FSAA a démystifié les appellations réservées au Québec et leurs impacts sur la mise en marché des produits agricoles. Il a expliqué que certaines stratégies étaient territoriales comme le maïs de Neuville ou les Saveurs de Charlevoix, alors que d’autres sont basées sur une différenciation de marque individuelle comme le porc duBreton Inc. La stratégie peut aussi être organisationnelle et prôner une vision commune pour une filière entière. Il a aussi fait mention de la certification biologique et de la popularité qu’elle connaît actuellement.
Par la suite, M. Germain Camiré a fait état « [D]es défis de la production et de la commercialisation des porcs de niche chez Les Viandes duBreton Inc ». L’agronome a expliqué ce qui différencie les porcs de l’entreprise de ceux de la compétition. Par exemple, l’entreprise possède plusieurs certifications dont « Certified Humane » concernant, notamment, le bien-être des animaux. Les porcs sont élevés sur litière, à plus faible densité, dans un environnement enrichi et avec accès à l’extérieur. Bien que les mâles sont castrés, l’entreprise ne procède pas à la caudectomie ni au limage des dents. Le sevrage est aussi effectué plus tardivement, à 28 jours. Ces particularités font des porcs duBreton Inc. un produit de niche, à valeur ajoutée.
Pour clore la journée, Jasmine Sauvé, récemment graduée en agroéconomie de la faculté, a présenté : « Être agronome en production maraîchère : perspectives et défis ». Elle a discuté des défis du secteur des petits fruits comme la compétitivité, l’absence de barrières au commerce, la main-d’œuvre, les produits d’appels, etc. Elle a notamment mentionné que la main-d’œuvre représente environ 55% du coût de production dans le secteur maraîcher et que les travailleurs étrangers sont aujourd’hui une nécessité pour bien des entreprises afin d’assurer la récolte. Sans ces travailleurs, la pérennité de plusieurs entreprises maraîchères serait en péril. Elle a également rappelé à ce propos que l’embauche de travailleurs étrangers est ce qui permet de créer de l’emploi à la ferme pour les professionnels comme des agronomes ou des comptables.
Comme vous l’avez constaté, les conférences étaient très diversifiées et enrichissantes. Félicitations à toute l’équipe!
Ville de Québec. 2019 Valorisation des matières organiques. https://www.ville.quebec.qc.ca/apropos/planification-orientations/matieres-residuelles/valorisation_matieres_organiques/index.aspx (page consultée le 5 mars 2019).
Journal L'AGRAL 