L’implication au féminin

PAR CYNDELLE GAGNON – AGRONOMIE

Les élections des nouveaux exécutifs vont bon train ou sont même terminées pour une bonne partie des clubs, comités et associations de la faculté. Il se trouve que j’ai assisté à quelques-unes d’entre elles et j’ai pu constater que les phrases : « je me présente si personne ne veut le poste », ou encore : « je voulais me présenter mais telle autre personne est un bon candidat et je lui laisse ma place » reviennent assez souvent. Rien de mal à cela, mais il se trouve que j’avais l’impression que ces mots étaient souvent sortis de la bouche d’étudiantes – au féminin – et que cela résonnait avec des déclarations d’intervenantes que j’ai eu la chance d’entendre lors d’une rencontre organisée par la CADEUL et le FEMUL. J’ai donc voulu vérifier mon hypothèse, la partager et par le fait même, vous sensibiliser au sujet. D’abord, il est dans ce cas pertinent de chiffrer l’implication au féminin. Puis, je vous exposerai les propos que j’ai entendu lors du 5 à 7 « Femmes engagées » du 14 mars dernier qui m’ont le plus marqué, afin de tenter d’expliquer le phénomène.

D’abord, parlons faits. La CADEUL a calculé, l’an dernier, « l’indice d’engagement des femmes » défini ainsi :

indice

Simple et efficace, cet indice permet de voir que pour notre faculté, le constat n’est pas catastrophique et qu’il y a pire au sein de l’université – voir la figure 1 – mais qu’il y a place à l’amélioration, avec un indice de 0,84 (Hautval, 2018).

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Figure 1 : Indice d’engagement des femmes par faculté (Hautval, 2018)

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Par hasard, j’étais présente à ce 5 à 7 « Femmes engagées » organisé par la CADEUL et le FEMUL. Au cours de la soirée, Anne-Marie Laflamme, doyenne de la faculté de droit (et première femme à assumer ce poste) a mentionné une statistique intéressante : la majorité des hommes qui applique pour une promotion ne se demandent pas s’ils la méritent avant de le faire : ils courent leur chance. La majorité des femmes, quant à elles, ne déposeront même pas leur candidature parce qu’elles ne croient pas en être à la hauteur. Le même phénomène semble se produire en implication étudiante. Comment expliquer cela? Manque de confiance en soi, syndrome de l’imposteur?

Pourtant, cela n’a pas lieu d’être, d’autant plus que la majorité des inscrits à l’université sont des femmes (Bureau du registraire, 2019)!

Nous y avons notre place et il n’y a pas de honte à l’occuper. On blâme souvent les systèmes et infrastructures en place de ne pas être prêts à abandonner leurs méthodes « patriarcales ». Et si ce n’était pas le système qui n’est pas prêt? Et si c’était tout simplement les femmes qui ne se lancent pas? Si vous avez envie de quoi que ce soit – incluant vous impliquer ou vous engager collectivement – soyez persuadées qu’il y a de la place vous. Il ne reste qu’à l’occuper, et sinon, à vous la tailler!

Bureau du registraire. 2019. Profil de la population étudiante. [En ligne] Page  consultée le 18 mars 2019. https://www.reg.ulaval.ca/files/content/sites/reg/files/files/4-Stats/ProfilULaval_Cy01.pdf

Hautval, M. et E. Gaucher. 2018. L’implication des femmes dans les associations étudiantes de premier cycle à l’Université Laval. CADEUL. [En ligne] Page consultée le 19 mars 2019. http://cadeul.com/wp-content/uploads/2018/05/Implication-f%C3%A9minine_adopt%C3%A9e_27-04-18.docx.pdf

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